Dépendance Entraide Spiritualité

par Daniel Laguitton, Sutton, Canada

FAQ : Forum aux questions

Voici quelques éléments de réponse à des questions fréquentes concernant les dépendances.
SVP, veuillez d'abord consulter le mode d'emploi.

  1. Q1. Je crois avoir un comportement qui ressemble à une dépendance, mais je n'en suis pas sûr, existe-t-il un manière de déterminer s'il s'agit vraiment d'une dépendance ?
  2. Q2. Quelle est la première chose à faire pour sortir de la dépendance?
  3. Q3. Peut-on s'en sortir seul?
  4. Q4. Où puis-je trouver de l'aide? (Voir les nombreux sites suggérés sur Internet et la question 14 ci-dessous)
  5. Q5. Je préfèrerais une solution individuelle, je n'aime pas les groupes pour telle ou telle (bonne) raison.
  6. Q6. Dans la prolifération de groupes qui se disent thérapeutiques, comment puis-je choisir un groupe sain et efficace?
  7. Q7. Je crois avoir plus d'une dépendance, existe-t-il des groupes qui traitent de plusieurs dépendances?
  8. Q8. Existe-t-il de bonnes dépendances?
  9. Q9. Je ne suis pas dépendant, mais je connais quelqu'un qui l'est. Comment puis-je l'aider?
  10. Q10. Sortir de la dépendance n'est-il pas une question de volonté?
  11. Q11. Existe-t-il des groupes virtuels sur Internet traitant de telle ou telle dépendance?
  12. Q12. Les groupes type AA (Alcooliques Anonymes) me font penser à des sectes. On y parle de religion, etc. N'est-il pas rétrograde, simpliste et dangereux de se joindre à de tels groupes?
  13. Q13. N'est-il pas irresponsable de s'en remettre à un groupe et à des Étapes et Traditions toutes faites et qui semblent si infantiles ?
  14. Q14. Où puis-je trouver des groupes d'entraide dans ma région?
  15. Q15. Certains affirment qu'on ne se rétablit d'une dépendance que dans un groupe de 12 Étapes et de 12 Traditions, qu'en penser?
  16. Q16. Tout le monde n'est-il pas plus ou moins dépendant?
  17. Q17. Ne risque-t-on pas de devenir dépendant des groupes d'entraide?
Pour toute autre question concernant les assuétudes et le rétablissement dans l'entraide, vous pouvez faire une recherche en utilisant un moteur de recherche comme : www.google.com.
Vous pouvez aussi m'envoyer un courriel à : d_lag@granby.net. Voyez aussi les quelques liens choisis que je propose et que je cite sans en endosser implicitement ou explicitement le contenu.

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Mode d'emploi :

Prenez ce qui vous convient...
ajoutez-y un grain de sel,
et laissez le reste!

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R1. Au lieu de dire que l'on "a" une dépendance, il serait plus exact de dire qu'on s'est fait avoir par une dépendance. Il existe pour chaque type d'assuétude (dépendance) divers questionnaires permettant de cerner si oui ou non on est dépendant par rapport à telle substance ou tel comportement. On trouve ces questionnaires sur le Web ou dans les groupes d'entraide traitant de chaque type de dépendance. Sans minimiser l'utilité de tels indicateurs, il serait imprudent de chercher une réponse objective à une relation foncièrement subjective. Vouloir des réponses déterministes et bien moulées, des réponse venant de l'extérieur, fait davantage partie du problème que de la solution. Il est évident que lorsque telle consommation ou tel comportement répétitif est associé à des conséquences fâcheuses, c'est un peu comme une colonne de fumée qui suggère qu'il y a le feu. Les apparences peuvent toutefois être trompeuses, la fumée peut sortir du grenier et l'incendie être au sous-sol. Une compulsion visible peut en cacher une moins visible. Exemple : le sport ou les activités physiques compulsives masquent souvent des compulsions alimentaires... Une question qu'il peut être utile de se poser est : puis-je sérieusement envisager de vivre SANS xxx ? (xxx = alcool, tabac, tel comportement plus ou moins ritualisé, etc.). Si ma réponse est non, ce deuil que je me refuse à envisager n'en masque-t-il pas un autre que je n'ai pas su faire? Tous les "oui mais", les "si" et autres clauses auxquelles il est tentant de recourir pour noyer le poisson ne font que retarder l'échéance d'une confrontation avec la vérité intérieure. Cette confrontation à la dépendance est une des exigences incontournables de la Vie au sens plein du mot, sans elle on ne peut parler que de "survie".

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R2. En fait, la chose à faire se découpe en trois volets: 1- Demander de l'aide; 2- Accepter de l'aide; 3- Aider les autres.

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R3. Non. La dépendance se caractérise par un isolement au niveau essentiel de l'être. Comment sort-on de l'isolement? Certainement pas en restant isolé, mais en rejoignant les autres dans leur diversité et à un niveau profond. CQFD.

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R4. La réponse qui suit est fondée sur ma conviction personnelle que l'aide la plus efficace se trouve dans un groupe d'entraide. Il s'agit de rencontrer des personnes partageant une même dépendance et ayant un sincère désir d'en sortir : plus facile à dire qu'à faire. On peut même dire que l'intensité avec laquelle on s'objecte à cette réponse est en soi un symptôme d'isolement et donc...

À l'ère de l'internet et des forums de discussion et des moteurs de recherche, je crois qu'il est impensable qu'une personne qui lit ces lignes puisse ne pas savoir comment trouver de l'aide.
Sauf dans les cas où je connais les ressources d'entraide locales (Province de Québec), je ne puis généralement que suggérer une stratégie de recherche. J'affiche aussi les
liens www qui me semblent pertinents et ceux que l'on me communique sauf le commercial flagrant.

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R5. Alors choisissez une personne (thérapeute=serviteur, guide) qui connaît bien le phénomène d'assuétude et demandez lui de l'aide. N'oubliez-pas qu'il est plus facile de trouver un spécialiste qui vous aidera à nier vos assuétudes et vous prescrira quelques pilules de plus pour vous aider à les oublier que de rencontrer un professionnel bien informé et qui vous donnera l'heure juste sur la question. Cela fait partie des inconvénients de l'approche solo. Cela dit, il existe des professionnels très bien informés au sujet des assuétudes et c'est ce type de personne que je vous souhaite de rencontrer. Il existe des intervenants en toxicomanie dans la plupart des services de santé, souvent dans la section "santé mentale". On entretient souvent envers la santé mentale des préjugés fondés sur l'ignorance et la peur, cela aussi fait partie du problème. Appeler les choses par leur nom est le début de la solution. L'assuétude est un problème de santé mentale.

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R6. D'abord, le vrai sens de "thérapie" est, à la lettre, le "service". Il est relativement facile de discerner en quelques sessions les groupes "qui se servent" des groupes "qui servent". Il existe des indices précis qui maximisent les chances qu'un groupe puisse être une ressource efficace pour enrayer une dépendance : ce sont les 12 Traditions des Alcooliques Anonymes empruntées par une centaine d'autres mouvements. Ces principes sont plus difficiles à mettre en pratique dans le cadre d'un rapport d'aide individuel et professionnel, alors que dans un goupe la sagesse cumulative et collective s'en charge. Je ne dis pas que l'aide individuelle est sans intérêt, (après tout qu'est-ce qu'un groupe sinon une synergie d'interactions individuelles?), je dis seulement que considère la relation d'aide individuelle comme un complément (parfois indispensable, avant, pendant ou après) au groupe d'entraide.

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R7. Il en existe probablement mais je doute qu'ils fonctionnent de manière efficace et durable. On ne saurait traiter de plus d'une dépendance dans un même groupe d'entraide si ce groupe est bien informé des risques qu'il y a à le faire. Il serait un peu long d'expliquer ici pourquoi, mais en deux mots il s'agit de maximiser les facteurs d'identification des membres du groupe les uns avec les autres et non de leur donner des raisons de se sentir différents des autres, différences qu'ils ne manqueront pas d'exploiter pour rester dans la "sécurité" (relative, puisque c'est une prison) de leur isolement. C'est primordial. Il est suggéré de commencer par la dépendance la plus destructive (au moins en surface) pour soi ET pour les autres (ce qui revient au même), et à plus ou moins long terme, on aborde une discipline spécifique visant les dépendances "secondaires" car on ne peut indéfiniment aborder la santé par secteurs. La santé est, par définition, le règne de la totalité (plénitude). Noter que l'apprentissage du chemin pour vaincre une dépendance "majeure" est un acquis précieux pour s'attaquer aux autres assuétudes. On peut se réjouir de voir le tabac et les assuétudes alimentaires devenir un sujet de préoccupation de plus en plus grand dans les milieux où il y a quelques années encore on se "rétablissait" de l'alcoolisme en parlant de spiritualité dans un nuage de fumée bleue et en se dopant au café et aux sucreries. On notera aussi, que cesser un comportement n'est pas la même chose que se rétablir d'une dépendance. Il est possible de cesser de fumer sur un coup de tête ou à la suite d'un pari tout en n'ayant essentiellement rien réglé de la structure egocentrique masquant un sentiment de "manque" qui sous-tend une dépendance. Évidemment, l'air devient peut-être plus respirable autour de nous, mais l'air subtil de nos relations avec les autres et avec la vie en général l'est-il? En anglais on parle par exemple de "dry drunk", à la lettre "l'ivrogne sec", celui qui ne consomme plus d'alcool mais n'a pas changé sa manière de penser ni ses attitudes dominantes et, compte-tenu de la frustration de son sevrage, n'en est devenu que plus pénible à supporter pour l'entourage qui lui sert de souffre-douleur.

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R8. Bien sûr qu'il en existe : Le foetus est physiquement dépendant de sa mère, l'enfant l'est des adultes qui l'entourent. Nous sommes tous dépendants de l'air respirable, de l'eau, de sources de chaleur, de sources de protéine et autres composantes d'une alimentation saine, dépendants encore de besoins physiologiques comme le toucher, de comportements rituels et symboliques porteurs de transcendance, etc. On remarquera que cette liste embryonnaire porte sur des dépendances porteuses de vie et d'ouverture. La dépendance qu'il convient de mettre en échec est celle qui fait obstacle à l'épanouissement de l'être, celle qui rétrécit au lieu d'ouvrir, même si pendant un temps elle a pu servir de béquille pour survivre, béquille à laquelle on ne doit pas oublier de dire un certain merci en lui disant aussi "adieu".

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R9. La première façon d'aider l'autre est de questionner d'abord les mobiles qui nous poussent à vouloir l'aider. La compassion n'implique absolument pas l'interventionisme. En fait, la compassion en matière de dépendance exige souvent de ne pas intervenir et de pratiquer un détachement compatissant, c'est-à-dire un regard sur l'autre qui ne soit pas dicté par la frustration des attentes qu'on a envers lui. C'est cela le détachement AVEC amour. Est-il vraiment si compatissant que cela de priver l'autre de ses responsabilités? Une fois accompli ce travail d'épuration du regard qu'on a sur l'autre, l'action juste viendra d'elle-même. Elle est généralement peu spectaculaire et non-interventionniste. À noter qu'il existe presque autant de groupes d'entraide pour les parents et amis des dépendants que pour les dépendants eux- mêmes. L'obsession pour la dépendance d'un proche est en effet une dépendance plus tenace et plus difficile à confronter que celle de la personne qu'on veut "aider". C'est là l'origine du terme co-dépendance. N'attendons pas que cet "autre" dépendant se rétablisse pour nous apercevoir, en plongeant dans la déprime, que sa dépendance n'était peut-être qu'une pieuse excuse pour ne pas faire face à la nôtre.

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R10. Un des préjugés les plus dommageables qu'on puisse avoir, qu'on soit dépendant ou codépendant (proche d'un dépendant), est qu'il faut de la "volonté" pour s'en sortir. La dépendance, au delà de sa dimension physiologique très réelle, masque une structure égocentrique d'une puissance extraordinaire et il serait aussi futile d'écouter les conseils de son ego (donc de sa volonté) concernant les choix à faire que de confier une banque de sang à Dracula ou une banque centrale à Al Capone. La volonté est le principal conjuré du complot psychique appelé "dépendance", ne lui demandons pas d'être à la fois juge et parti! Les implications de cet incontournable constat sont très profondes:

a)en général, une démarche "volontaire", c'est-à-dire au niveau de la volonté, est sans effet car la volonté dont il s'agit est la locomotive de l'ego. Elle a même l'effet contraire, elle abaisse l'estime de soi devant les échecs répétés et peut conduire à une sorte de résignation du genre "je ne suis bon à rien, car incapable de m'en sortir!".Une démarche motivée par l'épuisement de l'ego a bien plus de chances de réussir car on s'y "donne" plus qu'on ne la "saisit". Il s'agit davantage de bonne volonté que de volonté.

b)les choses se compliquent car pour "se donner" il faut un environnement réceptif et épuré de tout vampirisme émotionnel, c'est-à-dire qu'il faut un milieu sécuritaire où l'on ne tolère pas la domination par le savoir, l'argent, l'ancienneté ou le prestige. Les groupes d'entraide qui se sont multipliés en s'inspirant de modèles pourtant bien rodés comme les AA sont très vulnérables à ce piège et un indice très simple pour les situer par rapport à ce risque est de vérifier l'importance qu'on y donne aux 12 Traditions. La formule est très simple : on ne peut à la fois respecter les 12 Traditions et tenter activement de dominer les autres. Par contre, si l'on ne tient pas compte des Traditions ou de leur équivalent, on a bien des chances de tomber plus ou moins inconsciemment dans la domination. Les exemples abondent pour prouver que cette règle est presque aussi solide que 2x2=4 et maints groupes bien intentionnés ont disparu de la carte faute d'en avoir tenu compte.

c)d'une manière générale, étant donné que se rétablir d'une dépendance revient à inverser à 180 degrés sa manière d'aborder la vie, il est sage ne pas faire confiance à l'ego qui, après tout, est le pilote qui conduit à l'impasse existentielle de l'assuétude. Les préjugés que l'on a au sujet des mots sont des obstacles extraordinairement difficiles à vaincre et qui font que l'on n'a pas immédiatement accès au sens profond de certains textes pleins de sagesse. On ne les comprend que plus tard, lorsque les lunettes déformantes de l'égocentrisme ont été posées. L'ironie est que ce sont les personnes qui ont le moins d'expérience qui ont le plus tendance à s'attacher aux textes et aux formules diverses sans toujours pouvoir y reconnaître la conscience vers laquelle ils pointent. Exemple : dès la première des 12 étapes des AA et autres groupes semblables, on parle d'admettre son impuissance, ce qui semble absolument sacrilège et absurde à tout bon egocentrique qui se respecte et à toute personne (dont beaucoup de femmes) ayant souffert de l'abus de pouvoir d'un autre (parent, conjoint, et.) et pour qui le sentiment d'impuissance est devenu intolérable. Pourtant, si l'on parvient un tant soit peu à transcender l'ego, on s'aperçoit que c'est grâce à cette admission d'impuissance que l'ouverture de la prison egotique se fait et qu'un renouveau de puissance peu s'accomplir (il s'agit cette fois de puissance au sens ontologique, c'est-à-dire de vitalité de l'être profond, et non au sens egocentrique de cuirasse superficielle, réactive, fondée sur l'insécurité). Second exemple : je crois personnellement qu'il faut passer par une redéfinition complète du concept de divinité pour que la rebellion ou le conformisme religieux ne fassent pas obstacle à l'abandon nécessaire à une force vitale (appelons-la puissance supérieure ou Grand Manitou ou tout ce qu'on voudra sauf "moi") qui accueille, reçoit et porte l'être qui abandonne le vaisseau mortifère de la dépendance. Je doute qu'il y ait une demi-mesure. On ne saute pas "un peu" d'un navire en détresse. (Noter que rebellion et conformisme reviennent ici exactement au même puisque la rebellion "systématique" est une forme de dépendance totale : quand le blanc devenu insupportable me force à opter pour le noir... qui peut dire que le noir est un libre choix?)

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R11. Y-a-t-il un sujet dont on ne parle pas sur le web? Le web peut servir à établir des contacts, par contre, ne pas confondre révolution intérieure profonde avec conversation sociale ou lecture de bon livres. Le livre a sa place, les échanges sur Internet aussi, mais fondamentalement, 90% du travail est fait de sueur et de larmes qui se versent dans un contexte tout à fait autre et beaucoup plus privé. Je ne crois pas que le groupe virtuel puisse jamais remplacer le visuel et le bon vieux face-à-face qui permet de se toucher au sens physique comme au sens psychique. Sans compter que, côté "hugs" alias accolades ou embrassades, Internet est vraiment hyper-nul.

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R12. Si l'on doit utiliser les adjectifs "rétrograde", "simpliste" et "dangereux", je les appliquerais d'abord au mécanisme de survie psychique qu'est la dépendance. Certains groupes peuvent certainement être aussi rétrogrades, simplistes et dangereux, mais avant de les qualifier de tels, il est sage de se familiariser un peu avec ce dont on parle. On trouve des articles d'une ignorance déconcertante sur le web (et ailleurs) au sujet des groupes d'entraide (je pense en particulier à certaines critiques des groupes d'entraide dont les auteurs s'affirment plus ou moins implicitement comme "libérés" mais se font tout de même un devoir de faire du tourisme dans différents groupes pour en tirer des conclusions aussi superficielles que vaseuses concernant les ravages du puritanisme anglo-saxon et autres clichés pratiques). L'aspect voyeuriste de certains commentaires est en soi un indice des mobiles "m'as-tu-vu" qui les ont inspirés. On ne doit pas non plus être surpris des réactions viscérales devant ce qui est pris pour une démarche sectaire ou religieuse tant que subsistent certains comptes à régler avec la sainte mère Église ou la mère biologique (deux matriarches très liées dans le subsconscient). On tente parfois de régler sommairement ses comptes avec les zones refoulées du subsconcient en s'en prenant aux groupes d'entraide : c'est américain, c'est infantile, c'est dangereux, c'est une secte, etc. L'ego qui a peur de perdre son pouvoir est capable d'échafauder des monuments de "bonnes raison" pour continuer sa dictature. Depuis toujours les maîtres de toutes les traditions nous suggèrent de redevenir semblables à des petits enfants. Il s'agit de se mettre au monde, rien de moins. Il faut pour cela abandonner ses préjugés sans perdre le discernement et trouver un milieu favorable à ce travail. Purifier ses mobiles est la première étape de cette démarche. La seconde est de se rappeler que la virulence avec laquelle on s'objecte à quelque chose informe davantage sur soi-même que sur ce à quoi on s'objecte.

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R13. N'est-il pas beaucoup plus irresponsable de confier sa survie à une dépendance que de la confier à des principes dont l'efficacité est affirmée dans le témoignage de millions d'êtres humains qui grâce à eux sont sortis de la dépendance? Après tout, la méthode scientifique ne repose-t-elle pas sur le pouvoir de l'évidence? Il ne faut pas confondre admettre son "impuissance" (chose fort difficile on le conçoit pour l'égocentrique) et cultiver l'irresponsabilité. Bien au contraire, pour que le groupe d'entraide soit efficace, chacun doit contribuer par sa participation et sa prise de responsabilité au maintien d'un milieu favorable au travail à accomplir, et cela est très très difficile. Les 12 Traditions des AA servent de garde-fou indispensable dans cette démarche de lâcher-prise. Par rapport au saut dans le vide qui sous-tend le rétablissement, les Étapes peuvent être perçues comme un yoga et les Traditions comme un parachute.

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R14. Je ne sais pas, sauf peut-être si vous habitez dans des régions que je connais bien. Par contre, je sais que si vous mettez l'ingéniosité avec laquelle vous alimentez votre dépendance au service d'une recherche de solution, vous ne pouvez pas ne pas trouver. Les petites annonces généralement remplies de messages pour trouver des partenaires co-dépendants peuvent aussi servir à trouver des partenaires de cheminement hors de la dépendance. Il s'agit évidemment de partenaires au sens large des groupes d'entraide. Ex.: Homme, cherche groupe d'entraide pour vaince dépendance xxx (xxx=tabac, boulimie, alcool, ... soyez spécifique), modèle 12 Étapes, région parisienne, ...etc. Aujourd'hui, avec internet, nul ne peut plaider l'isolement et l'ignorance. Si l'on trouve sur le Web tous les moyens de nourrir les dépendances (à commencer par la cyberdépendance!) on y trouve aussi toutes les ressources pour localiser des groupes d'entraide où l'on pourra cheminer avec des partenaires de rétablissement en chair et en os. En général, les pays anglo-saxons sont plus ouverts à la formule "groupes d'entraide" que les pays francophones pour de vieilles différences culturelles qu'il serait temps de dépasser. Un groupe commence par deux personnes sincères qui s'équipent de bons outils chez ceux dont l'expérience dans le domaine est prouvée (ne pas confondre expérience pratique et théorique). Pourquoi ne pas démarrer un nouveau groupe... mais attention, il ne sert à rien de réinventer la roue. Il existe de nombreux centres de renseignements sur les groupes d'entraide. Le Centre de référence du Grand Montréal en est un bel exemple. Si vous êtes anglophone et cherchez un groupe au Canada, Clearinghouse Canada offre une mine de renseignements. Pour les États-Unis, on consultera par exemple le site des pionniers de l'entraide du New-Jersey. Pour l'Ontario, on consultera au sujet des organismes ontariens liés à l'entraide.Pour la France, on commencera par le portail d'aide aux dépendants de la région parisienne, une liste qui s'étoffe de plus en plus de références régionales. Une recherche avec les mots clés "dépendance entraide région xxxx" devrait vous mettre sur la piste des ressources que vous cherchez

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R15. Il existe certainement bien d'autres cadres favorables. Je connais des exemples de rétablissement dans d'autres contextes, dont je remarque toutefois qu'ils ont en commun de s'appuyer sur la synergie entre plusieurs individus réunis avec un objectif commun. Si je mentionne les groupes qui utilisent les 12 Étapes et les 12 Traditions, c'est parce que j'en ai une expérience directe et profonde. Si votre expérience est fondée sur des principes différents, témoignez-en aussi à votre manière. Il est peu convaincant d'étayer l'éloge des mérites d'une démarche sur la dénonciation des lacunes d'une autre.

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R16. L'histoire de moutons de Panurge me vient à l'esprit ainsi que la chanson de Jean-Pierre Ferland : "Qu'est-ce que ça peut bien faire si j'mène pas la même vie qu'mon père?"... Oui, tout le monde est probablement dépendant d'une manière ou d'une autre. À un certain niveau, l'ego est une dépendance vitale. Est-ce que le fait qu'un voisin soit alcoolique soulage la souffrance de la personne qui souffre de boulimie ou de la vôtre qui vous renseignez sur la dépendance? La question n'est pas de savoir si tout le monde souffre de dépendance, elle est de savoir si j'ai envie de continuer à souffrir de MA dépendance. La mesquinerie et le coupage de cheveux en quatre dans des débats byzantins sur tel ou tel aspect des groupes d'entraide sont des indices qu'ils dérangent quelque chose chez les critiques et, on le sait, pour l'égo, la meilleure défense est l'attaque. De quoi se défendent donc les pourfendeurs des groupes d'entraide ?

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R17. Il est bien-sûr possible d'essayer d'utiliser pendant un certain temps les groupes comme béquille, comme agence de rencontre, comme club social, comme activité touristique, comme fumoir (de moins en moins!), comme salon de thé, comme vitrine, etc. Cela ne dépend pas du groupe mais de vous et ce n'est évidemment pas ce que je vous souhaite pas plus qu'aux personnes et groupes à qui vous feriez beaucoup de tort en les utilisant de cette manière. Il est par contre important de souligner que les 12 Traditions visent à minimiser ce risque.

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